Chant des 6 attitudes de l’expérience méditative

Au début, je remédiais aux idées fausses,
Mais les doutes ont surgi.
La vue elle-même s’est faite trompeuse pour le méditant.
Je veux garder l’esprit dans sa simplicité !

Au début, je comprenais l’état non né,
Mais la crainte a surgi.
La méditation elle-même s’est faite trompeuse pour le méditant.
Je veux garder l’esprit sans distraction !

Au début, j’agissais sans saisie,
Mais l’attachement a surgi.
La conduite elle-même s’est faite trompeuse pour le méditant.
Je veux garder l’esprit sans saisie !

Au début, je me concentrais avec attention,
Mais l’attente et l’inquiétude ont surgi.
Le fruit lui-même s’est fait trompeur pour le méditant.
Je veux garder l’esprit dans la présence spontanée !

Au début, je faisais des progrès rapides,
Mais les hésitations ont surgi.
Les huit soucis de ce monde se sont faites trompeuses pour le méditant.
Je veux garder l’esprit d’un fou !

Au début, je renonçais à mes proches,
Mais je me suis préoccupé de mon apparence.
Je veux me garder du souci de mon image !

Au début, la foi a jailli en moi,
Mais l’indifférence a surgi.
La paresse s’est faite trompeuse pour le méditant.
Je veux veux garder la diligence dans la pratique !

Je ne veux ni me lasser ni me décourager
De la foi respectueuse pour la seule divinité : les Trois Joyaux !
Je veux éprouver une dévotion continue
Envers mon seul parent : mon saint maître !

Je ne veux pas salir de mots vulgaires
L’élixir du cœur des instructions !
La méditation est plus précieuse que l’érudition :
Vis en solitaire et pratique !

Il est difficile de rejeter les défauts de ce monde
Et d’aspirer à la doctrine de l’au-delà.
Il est difficile de croire à la loi du karma
Et de maintenir une foi qui ne se lasse pas.
Il est difficile de ne pas se soucier de la maladie et de la peine
Et de s’atteler à bien utiliser cette vie humaine.
Il est difficile de trouver un maître compatissant
Versé dans les textes sacrés, la logique et les enseignements profonds.

Il est difficile de trouver un disciple qui renonce
A l’agitation et à la distraction et veuille pratiquer.

Il est difficile de rejeter le désir et la colère
Et d’éprouver une compassion qui fait le bien.
Il est difficile de s’abstenir de toute pensée dualiste
Et de méditer avec une attention concentrée.

Les aphorismes des huit difficultés
Valent pour tous les pratiquants.
Sur cent, seule une poignée les suit tous.
Il est donc difficile d’atteindre l’éveil.

Mettre fin aux idées fausses,
N’est-ce pas  » la vue au-delà des extrêmes  » ?
Les écritures et la raison la parent d’un bel ornement.

Voir les pensées apparaître comme le Corps absolu,
N’est-ce pas  » la méditation qui apparaît d’elle-même  » ?

Quand les opérations des sens se défont d’elles-mêmes,
N’est-ce pas  » la conduite sans attachement  » ?
Le moment propice la pare d’un bel ornement.

Posséder l’expérience de la vacuité,
N’est-ce pas  » les instructions de la lignée orale  » ?
Les initiations les parent d’un bel ornement.

Quand apparaît la clarté dans la vacuité,
N’est-ce pas  » les chemins et les terres  » ?
Les signes des chemins les parent d’un bel ornement.

Atteindre le point d’extinction du mental,
N’est-ce pas  » l’éveil en une seule vie  » ?
Les quatre Corps le parent d’un bel ornement.

Regarde ! Regarde avec l’esprit le monde extérieur !
Après avoir bien regardé le monde extérieur,
Tu verras, comme un reflet dans un miroir,
Que les apparences n’ont pas de nature propre.

Regarde ! Regarde avec l’esprit l’esprit intérieur !
Après avoir bien regardé l’esprit intérieur,
Tu verras, comme une flamme abritée du vent,
Que l’esprit est clarté sans pensées.

Regarde ! Regarde avec l’esprit la frontière entre l’extérieur et l’intérieur !

près avoir bien regardé la frontière entre l’extérieur et l’intérieur,
Tu verras, comme le soleil qui se lève dans le ciel,
Que les marques de la dualité s’effacent d’elles-mêmes.

Médite ! Médite avec l’esprit sur le profond chemin des moyens !
Après avoir médité sur le profond chemin des moyens,
Tu verras, comme s’il était conduit par un excellent guide,
Que l’esprit atteint le lieu de ses souhaits.

Médite ! Médite avec l’esprit sur le grand sceau !
Après avoir médité sur le grand sceau,
Tu verras, comme un feu qui gagne sur la forêt,
Que tout ce qui apparaît vient à ton aide.

Dirige ! Dirige l’esprit à mendier sans but !
Après avoir mendié sans but,
Tu verras, comme la neige sur le lac,

Que les pensées disparaissent dans l’instant.