Les 3 entraînements supérieurs

Parmi les trois entraînements, l’entraînement en l’éthique est une pratique essentielle. Il existe différentes sortes d’éthiques; l’éthique d’abandon des actes négatifs, l’éthique des Bodhisattvas, l’éthique liée aux pratiques tantriques. Il existe toute une variété d’éthiques qui peuvent correspondre à des vœux particuliers. Dans tous les cas de figure, l’éthique a pour objectif de ne pas nuire aux autres, de ne pas se nuire à soi-même. C’est en ne portant pas atteinte à la vie d’autrui, à leur intégrité physique, à ses biens matériels, en évitant de tuer, en évitant de voler, en ayant un comportement respectueux envers autrui. Non seulement cela sera profitable, évidemment à autrui, mais également à nous-même, dans la mesure où nous n’accumulerons pas d’empreintes négatives sur notre courant de conscience. Ces empreintes négatives qui nous conduiraient à expérimenter dans des temps futurs, une grande variété de difficultés et de souffrances.

 

L’objectif de l’éthique est donc, dans l’immédiat, de ne pas nuire à autrui et, à long terme, de ne pas récolter les fruits de mauvaises actions par l’intermédiaire d’empreintes karmiques négatives déposées sur notre courant de conscience. Cette pratique de l’éthique est par conséquent extrêmement importante. Elle nous permet de progresser vers un état où, n’aurons justement plus à souffrir de devoir nous affranchir de la souffrance.

 

De manière générale, parmi les trois entraînements supérieurs, la pratique de l’éthique constitue une base et se révèle une pratique essentielle. Dans les enseignements bouddhistes on ne parle pas de morale mais véritablement d’éthique, ce qui signifie que tous les conseils de comportement qui sont donnés, reposent sur des raisons fondées ; notamment tout ce qui est “prohibé”. Tout ce qu’il est déconseillé d’accomplir, est déconseillé dans la mesure où cela va être nuisible, à court ou à long terme, pour soi-même ou pour autrui.

 

C’est donc après avoir analysé les comportements consistant notamment à tuer, voler, avoir des inconduites sexuelles, que l’on déterminera si ces actions sont ou non positives, pour soi-même ou pour autrui, à court où à long terme et que l’on décidera, ou non, de s’engager dans l’éthique. Donc, tous les comportements reposent sur l’analyse personnelle et sur des raisons bien fondées.

 

Concernant l’entraînement à la concentration, pour comprendre son utilité, on peut tout d’abord donner une image. Si de l’eau est libérée d’un récipient, cette eau va se répandre partout, aller dans toutes les directions et se perdre dans le sol. Au contraire, si nous dirigeons cette même quantité d’eau dans un tuyau nous pourrons à loisir le diriger ou elle sera le plus utile et sa force sera décuplée. De la même manière, si nous concentrons notre esprit sur un seul objet, si nous entraînons notre esprit à se fixer sur un point, il va acquérir davantage de puissance, de force dans la concentration. Lorsque ensuite nous appliquerons cet esprit concentré sur un objet de méditation, alors la force de notre méditation sera accrue. Notre esprit ne se dispersera pas comme de l’eau laissée libre, débordant sur des sujets de distraction. Au contraire, toutes ses capacités rassemblées le rendront très efficace.

 

En pratiquant la concentration, nous allons progressivement éliminer toutes les conceptualisations erronées. Si nous choisissons de nous entraîner en prenant pour objet un objet saint tel qu’une représentation de Bouddha, nous allons en même temps accumuler des racines de vertus. Parmi les deux accumulations de mérites et de sagesse nous allons développer l’accumulation de sagesse. Cette pratique de la concentration aura ainsi pour double effet de développer la concentration elle-même et également d’accumuler des mérites.

 

La pratique de la concentration, lorsqu’elle est menée à son terme, aura de nombreux effets positifs sur le corps et sur l’esprit. On sait que le corps et l’esprit sont en relation étroite. A un certain niveau de concentration mentale, nous allons obtenir ce que l’on appelle la maniabilité de l’esprit, qui va entraîner une maniabilité du corps. Tout se passe au niveau des énergies subtiles et des canaux véhiculant cette énergie. La maîtrise du souffle subtil va entraîner ce que l’on désigne par maniabilité physique et maniabilité mentale; l’esprit sera concentré sur son objet de méditation et on obtiendra un très grand bien-être physique et mental.

 

Il y a de très grands autres bénéfices à la pratique de la concentration. Grâce à cette pratique de la concentration, nous allons être en mesure de visualiser clairement les Bouddhas, les Bodhisattvas lorsque nous les invitons dans le cadre de notre pratique. Nous allons également être capables de déployer des activités miraculeuses ou extraordinaires pour le bien des autres êtres.

 

L’ordre dans lequel sont exposés les trois entraînements est très important. On commence par l’éthique, la concentration et ensuite la sagesse. Cet ordre qui est énoncé correspond à l’ordre de la pratique elle-même. La discipline va constituer la base, le cadre approprié pour développer la concentration. Par la suite, c’est sur la base d’une bonne discipline que l’esprit va commencer justement à être dompté. La concentration va alors pouvoir se développer. Et ce n’est qu’à la condition d’une bonne concentration que la sagesse va pouvoir se faire jour. La discipline est la base d’une bonne concentration et la concentration est la base de développement de la sagesse. S’il n’y a pas de bonne discipline il n’y aura pas de bonne concentration, il n’y aura donc pas de bon développement de la sagesse. Grâce à la concentration, l’esprit va être maniable et pouvoir s’appliquer avec une grande facilité à l’objet de la sagesse qui est la compréhension du non-soi, la vacuité, la compréhension de l’impermanence. La sagesse constitue également l’arme destinée à éliminer à leur racine les perturbations mentales.

 

L’ignorance qui est la base de toutes les perturbations mentales va être éliminée par l’antidote que constitue la sagesse. Pour résumer, si nous somme dotés d’une bonne discipline, d’une concentration sans faille, d’une bonne sagesse, nous pourrons définitivement éliminer toutes les souffrances. Car la cause des souffrances réside dans les perturbations mentales. La cause de toutes les perturbations mentales étant l’ignorance, et l’ignorance pouvant être éliminée par la sagesse, c’est de cette manière que l’ensemble des perturbations mentales, et donc la souffrance elle-même, pourra être éliminé.

 

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