Chant du moine

L’histoire qui suit est tirée de l’autobiographie de Rinchèn Tseundru;

J’entrai en retraite pendant le mois du cheval, où je ne mangeai aucune nourriture pour les humains et ne donnai aucune initiation.

La manifestation de la claire lumière s’accrut. J’acquis la capacité de connaître tous les actes positifs et négatifs des moines, dans le présent, le passé et le futur.

Avec compassion et affection, je donnai à chacun des conseils appropriés. La plupart furent convaincus du bien-fondé de mes paroles et atteignirent la perfection dans la pratique de la vertu.

Cependant, quelques-uns ne m’écoutèrent pas. Ngomsheu Lacheu, notamment, décida de rentrer chez lui pour mener une vie de laïc, ce qui m’aurait empêché de le revoir au moment de sa mort, aussi lui demandai-je de ne pas partir.

Avec tristesse, du fait qu’il n’écoutait pas mes conseils, je pris sa main et chantai :

Le Bouddha est l’ancêtre de tous les êtres,
Le saint enseignement constitue leur patrimoine.

Lorque le fidèle reçoit cet héritage spirituel,
Refuser cette richesse est absurde.

La racine des bouddhas des trois temps
Est sans nul doute le maître qui détient la lignée.

Ne pas avoir de dévotion pour celui qui satisfait nos besoins
Et nos désirs dans cette vie et la prochaine est absurde.

Si, pendant les jours qui nous restent à vivre,
Nous ne nous adonnons pas à un effort sans distraction,
Gaspiller notre vie en voulant aider les autres
Sans y parvenir est absurde.

Le petit moineau de la conscience
Sera convoqué par le Seigneur de la Mort.
Puisque nous suivons le chemin tracé par nos actes passés,
Agir d’une manière négative est absurde.

Cette enveloppe charnelle n’abrite que la souffrance :
Lieu de naissance, de vieillesse, de maladie et de mort.
Puisqu’un jour nous jetterons ce corps comme un pot de terre brisé,
Le nourrir toujours d’espoir est absurde.

Ne pas utiliser la nourriture et les richesses, illusoires par nature,
Pour notre bien et celui d’autrui,
Mais rester prisonniers de l’avarice habituelle du passé,
Qui nous empêche de faire des dons et des offrandes, est absurde.

Quand arrivent les démons des pensées,
Ne pas les considérer comme une invitation
A comprendre la nature de la réalité, mais s’inquiéter
De la séparation du corps et de l’esprit au moment de la mort est absurde.

Ne pas s’appliquer sans distraction pendant les quatre sessions quotidiennes
A la pratique tantrique qui accomplit toute activité,
Mais passer le temps
En conversations qui n’en finissent plus est absurde.

Ne pas méditer sur le joyau qui exauce tous les souhaits,
La nature de l’esprit inséparable des trois Corps,
Mais courir après les mots,
Comme un animal sauvage poursuit un mirage, est absurde.

Ne pas gagner la terre ferme de la réalité en soi,
Mais, conservant toujours la saisie d’un moi,
Aborder la cité illusoire des six classes d’êtres
Pour y errer sans fin est absurde.

L’histoire qui suit est tirée de l’autobiographie de Rinchèn Tseundru;

J’entrai en retraite pendant le mois du cheval, où je ne mangeai aucune nourriture pour les humains et ne donnai aucune initiation.

La manifestation de la claire lumière s’accrut. J’acquis la capacité de connaître tous les actes positifs et négatifs des moines, dans le présent, le passé et le futur.

Avec compassion et affection, je donnai à chacun des conseils appropriés. La plupart furent convaincus du bien-fondé de mes paroles et atteignirent la perfection dans la pratique de la vertu.

Cependant, quelques-uns ne m’écoutèrent pas. Ngomsheu Lacheu, notamment, décida de rentrer chez lui pour mener une vie de laïc, ce qui m’aurait empêché de le revoir au moment de sa mort, aussi lui demandai-je de ne pas partir.

Avec tristesse, du fait qu’il n’écoutait pas mes conseils, je pris sa main et chantai :

Le Bouddha est l’ancêtre de tous les êtres,
Le saint enseignement constitue leur patrimoine.

Lorque le fidèle reçoit cet héritage spirituel,
Refuser cette richesse est absurde.

La racine des bouddhas des trois temps
Est sans nul doute le maître qui détient la lignée.

Ne pas avoir de dévotion pour celui qui satisfait nos besoins
Et nos désirs dans cette vie et la prochaine est absurde.

Si, pendant les jours qui nous restent à vivre,
Nous ne nous adonnons pas à un effort sans distraction,
Gaspiller notre vie en voulant aider les autres
Sans y parvenir est absurde.

Le petit moineau de la conscience
Sera convoqué par le Seigneur de la Mort.
Puisque nous suivons le chemin tracé par nos actes passés,
Agir d’une manière négative est absurde.

Cette enveloppe charnelle n’abrite que la souffrance :
Lieu de naissance, de vieillesse, de maladie et de mort.
Puisqu’un jour nous jetterons ce corps comme un pot de terre brisé,
Le nourrir toujours d’espoir est absurde.

Ne pas utiliser la nourriture et les richesses, illusoires par nature,
Pour notre bien et celui d’autrui,
Mais rester prisonniers de l’avarice habituelle du passé,
Qui nous empêche de faire des dons et des offrandes, est absurde.

Quand arrivent les démons des pensées,
Ne pas les considérer comme une invitation
A comprendre la nature de la réalité, mais s’inquiéter
De la séparation du corps et de l’esprit au moment de la mort est absurde.

Ne pas s’appliquer sans distraction pendant les quatre sessions quotidiennes
A la pratique tantrique qui accomplit toute activité,
Mais passer le temps
En conversations qui n’en finissent plus est absurde.

Ne pas méditer sur le joyau qui exauce tous les souhaits,
La nature de l’esprit inséparable des trois Corps,
Mais courir après les mots,
Comme un animal sauvage poursuit un mirage, est absurde.

Ne pas gagner la terre ferme de la réalité en soi,
Mais, conservant toujours la saisie d’un moi,
Aborder la cité illusoire des six classes d’êtres
Pour y errer sans fin est absurde.