Chant Vajra

Khyoungpo Neljor, lettré et accompli, transmit l’ensemble de ses instructions à six fils spirituels principaux. Un seul, fils choisi parmi les fils, fut l’héritier désigné de la lignée dont les enseignements se transmettaient d’un seul maître à un seul disciple.

Connu sous le nom de Mochokpa Rinchèn Tseundru, c’était un chevalier de l’éveil, séparé du fruit défintif par l’espace d’une seule vie.

En effet, après sa mort, il atteignit l’éveil complet sur Rayonnant, le champ pur du levant.

Lors de sa dernière vie, il réalisa que le jeu des mots et des concepts était vain. Il pratiqua intensivement les enseignements qu’il reçut de maîtres accomplis comme Khampa Asèng et Bourgom Nakpo, mais ne réussit pas à atteindre la perfection dans sa méditation.

Il fut alors accepté comme disciple par le maître lettré et accompli Khyoungpo Neljor, qui lui transmit la totalité de ses instructions.

Il médita pendant deux ans à Dingma et atteignit la réalisation parfaite du corps illusoire, du rêve et de la claire lumière.

Après le décès du maître Shangpa [Khyoungpo Neljor], il alla voir un autre maître, le médecin de Dakpo [Gampopa], pour mettre un terme à son incertitude dans la pratique de la vertu.

Gampopa révéla qu’ils avaient déjà été maître et disciple au cours de plusieurs vies précédentes et se réjouit de lui donner de nombreux enseignements qui l’aidèrent à dissiper cetaines erreurs qu’il commettait sur la vue du grand sceau.

La vigueur de son expérience et de sa réalisation s’épanouit dans tous les domaines.

Au cours d’un songe, il engendra des apparences et les transforma. Il chanta ainsi :

De l’espace sans naissance, surviennent sans cesse les apparences ;
Elles ne sont que pensées qui s’élèvent sans entrave.
De l’espace de la conscience du pratiquant,
Surgit le corps illusoire que rien n’altère.
Les pensées de cette vie se sont évanouies.

Le corps de maturité karmique est le Corps du vainqueur.
A cela, maître noble et précieux, vous m’avez introduit !

Le corps mental est le Corps absolu.
A cela, maître noble et précieux, vous m’avez introduit !

Le corps des conditionnements latents est le Corps du vainqueur.
A cela, maître noble et précieux, vous m’avez introduit !

Rinchèn Tseundru affirme qu’à partir de ce moment-là, il n’eut plus de pensées concernant cette vie